UNIVERSITE DE PARIS VI
THESE
présentée pour l'obtention
du diplôme de Docteur de 3e cycle
Spécialité : Physique
Mention : Géophysique
Par
M. Patrick ROBERT
tenue le 10 juin 1974 devant la Commission d'examen
(extrait ) DONNEES EXPERIMENTALES ET UTILISATION
1 - 1 - PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D'UN RADAR METEORIQUE
La vaporisation dans l'atmosphère Terrestre des météorites
rapides qui y pénètrent produit, entre 80 et 100 krm d'altitude, des
traînées fortement ionisées par rapport à l'air ambiant (densité linéique
de 1 'ordre de 1013 électrons/mètre) .
Suivant la taille de la météorite, ces traînées peuvent être
observées par des moyens photographiques (pour les gros corps de rayon
supérieur au mm et de masse supérieure à 20 mg) ou par des moyens radioélectriques
(pour les plus petits corps, ceux-ci étant les plus nombreux)
(Mac Kinley , 1966) .
Dans ce dernier cas, on utilise un radar météorique dont le .
principe est le suivant : (SPIZZICHINO, REVAK, 1966).
Une onde de fréquence convenâble pour se propager sans absorption
ni réflexion dans l'atmosphère et pour être réfléchie par les traînées,
est émise dans une direction donnée. L'onde réfléchie est détectée si,
d'une part, la puissance émise est suffisante, et si d'autre part l'orientation
de la traînée est compatible avec la situation relative des stations
d'émission et de réception (Fig. 1-1).
Le signal reçu (écho météorique) est caractérisé par une montée
rapide qui correspond à la formation de la traînée ionisée et une descente
plus lente (fig. 1-2) qui correspond à la diffusion de l'ionisation dans
l'atmosphère ambiante. '
La durée de l'écho est courte, de l'ordre de quelques dixièmes
de seconde.
La localisation dans l'espace du point de réflexion spéculaire
de l'onde sur la traînée est effectuée à partir de la mesure de la distance
de ce point à la station d'observation,et de sa direction, obtenue par un
systèms de goniométrie (REVAH, Annales de Géophysique, 1969).
Dès sa formtion la traînée est entraînée, et éventuellement
déformée par le vent à l'altitude considérie, ce qui induit une variation
de fréquence par effet Dûppler entre l'onde émise et l'onde réfléchie.
La mesure de cette variation de fréquence, qui se traduit
expérimentalement par une mesure de différence de phase, entre l'onde
émise et l'onde reçue, fournit la composante radiale de la vitesse du
vent au point considéré.
Le traitement du signal reçu permet de détecter les échos
qui ont un rapport signal sur bruit suffisant (de l'ordre de 10 dB )
et de convertir, à l'aide d'un programme sur calculateur, les observations
brutes qui sont essentiellement des déphasages en données plus directement
utilisables, à savoir pour chaque écho :
- la localisation horizontale et l'altitude du point de réflexion.
- la composante zonale ou méridionale, en ce point, du vent supposé
horizontal.
(....)
La mesure experimentale de la constante de temps, quand ellc
est possible, c'est-à-dire pour des échos sous dense dont la décroissârce
n'est pas trop perturbée, permet donc une deuxième déternination de
l'altitude H.
Cette deuxième détermination (notée HD dans la suite) est, a
priori, moins précise puisqu'elle s'appuie sur un modèle d'atmosphère
isotherme. La première détermination de H, obtenue par goniométrie, est
entachée d'une erreur d'origine connue, de faible valeur (inférieure au
km), et' constitue la valeur de référence (FSVAH, 1966).
Plus loin, on constatera que les écarts HD-H sont petits
dans la majorité des cas ; ainsi cette valeur HD peut-elle servir à
détecter une erreur systématique sur la mesure de l'altitude par goniométrie.
1 - 2 - LES RADARS METEORIQUES DU C. N. E. T.
Le C.N.E.T. dispose d'un système de 2 radars météoriques,
explorant la même région de l'espace, mais dont les directions des axes de
visée sont perpendiculaires, afin de mesurer les composantes zonales et
vméridionales
du vent au-dessus de la région dijonnaise.
Le radar de GARCHY, en service depuis 1965, tire vers l'Est
avec un angle de site de 45".
Celui de PARAY LE MONIAL, mis en service seulement en 1971,
tire vers le Nord, à un site de 45' également.
La distance entre l'émetteur et le récepteur est faible
(de l'ordre de 30 km en 1966, et de 2 km en 1970), devant la distance
moyenne à la traînée (de 1,'ordre de 130 km) ; en conséquence les stations
d'émission et de réception peuvent être considérées comme confondues en
une station unique (fig. 1-3 et 4).
La puissance émise en ondes entretenues, pour chaque radar,
est de l'ordre de 4 KW et on peut détecter des puissances réfléchies
jusqu'à 10-16 W (- 130 dBm), ce qui correspond au niveau du bruit naturel.
On ne considère lors du dépouillement que les échos ayant un
rapport signal sur bruit supérieur à 10 dB, ce qui correspond, en présence
uniquement de bruit naturel, à des niveaux supérieurs à - 120 dBn.
Cela pemet d'avoir une précision pour un rapport Signal sur
bruit de 20 d5, de 0,7' sur les angles, de 503 m sur la distance et de
0,7 m/s sur la vitesse Doppler.
1 - 3 - DONNEES EXPERIMENTALES TIREES DES ECHOS METEORIQUES
Dans le cas du radar de GARCHY on dispose des nombreuses
campagnes d'enregistrement effectuées depuis sa mise en service.
Chaque campagne, d'une durée de trois à dix jours d'enregistrement
continu (soit de l'ordre de 75 à 250 heure, exceptionnellement
davantage) fournit suivant la saison 100 à 500 échos par jour, dont 50 à
80 % environ avec une mesure de HD.
Dans le cas du radar de PARAY-le-MONIAL, on dispose seulement
d'une campagne de 3 jours (72 h) dont on vient d'achever le dépouillement,
une autre étant actuellement en cours de dépouillernent.
Celle-ci a fourni environ 500 échos, dont 400 avec une mesure
de HD. Ces dernières sont essentielles car l'étalonnage relatif à la
localisation dans l'espace n'étant pas encore effectué à l'époque, on
ne dispose pour cette campagne que de l'altitude HD.
1. - 4 - TRAITEMENT ET UTILISATION DES DONNEES
4 - 1 Utilisation générale pour 1 'étude de la dynamique de l'atmosphère
Les informations contenues dans les échos météoriques ont
été jusqu'ici principalement utilisées pour l'étude des mouvements de
l'atmosphère dans la gamme des altitudes explorées par le radar (80 -
Il0 km), par SPIZZICHINO ( 3L ), REVAH ( If ), GLASS ( ), FELLOUS ( * )
et MASSEBELJF ( Z ) (Thèses et publications du groupe radar météorique
du CEET, 1965 à 1973).
Dans cette zone d'altitude, le vent est supposé horizontal,
et la mesure de la vitesse radiale permet de déterminer une composante
horizontale v (x, y, H, t) selon une direction proche de l'Est (radar de
GARCHY) et du Nord (PARAY LE MONIAL ) .
(.....)
Pour la suite, source et les figures voir le lien
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